Un peu de technique...

Différentes opérations et beaucoup de soin sont nécessaires à la fabrication d’une perruque, en moyenne, cinq jours sont nécessaires pour réaliser une perruque longue où l’aspect authentique est généralement recherché.

Le perruquier achète des cheveux humains, synthétiques, ou en poils de yack . Le poil, blanc ou gris, issu des flancs du yack du Tibet est traité comme les fibres de laine, tondu, cardé puis blanchit, il est principalement destiné à la confection de perruques de style baroque et monarchique ou bien il est mélangé au cheveu naturel pour renforcer le volume de la coiffure.

Le cheveu humain, encore aujourd’hui originaire d’Europe, est aussi asiatique, ou plus souvent importé d’Inde. Il est coupé à la racine puis cardé afin de retirer « la bourre », surplus inutilisable de cheveux cassés et courts.

la mise au carré...

Le perruquier procède à la mise au carré en passant les cheveux, mèche par mèche, dans la carde, brosse munie de pointes métalliques, il coupe les pointes et égalise la longueur des mèches. Le perruquier, trie ensuite les cheveux par longueur et par couleur en les nouant par bottes. Il peut ajouter à la botte des mèches de nuances différentes afin de créer des reflets ou une teinte naturelle, voire une autre couleur, c’est le douillage.

la prise de l'empreinte...

Par ailleurs, le perruquier procède à la prise de l’empreinte en réalisant un moule en cellophane sur le crâne du client, c’est la prise d’empreinte.

Un bas de nylon est posé sur la tête du client afin d’aplatir au maximum ses cheveux et de trouver la forme de son crâne pour l’entourer de cellophane. Puis, le départ du cuir chevelu, les golfs et les pourtours de l’implantation générale, mais aussi le rond point ou point d’éclatement, la raie naturelle et le sens de la coiffure sont dessinés au feutre sur le moule.

Ce moule est solidifié par des bandes de scotch se chevauchant sur plusieurs épaisseurs puis il est découpé selon les contours dessinés de l’empreinte. Pour permettre la réalisation de la structure de la perruque, la monture, le moule une fois solide est posé sur une tête en bois à la dimension de l’empreinte , puis bourré de papier aux endroits de vide entre le moule singulier et la tête , ainsi, le moule est fixé par du scotch et présente la copie fidèle du crâne du client, c’est la base.

la monture...

La monture, ou bonnet, est le support de la perruque. Le bonnet est un assemblage de différentes étoffes de tulle cousues à la main. Le tulle est utilisé pour la diversité des épaisseurs disponibles, en effet, le sens de la trame du tulle est choisi selon l’implantation naturelle du client et l’épaisseur selon l’utilisation et le domaine d’application.

En effet, certains perruquiers utilisent quatre sortes de tulle, le thermoforma, très épais pour une utilisation quotidienne, le tulle moyen, fin, et extra-fin, très fragile mais invisible dans un gros plan de caméra, cette perruque en tulle extra-fin sera éphémère mais donnera l’illusion du vrai au cinéma. Le tulle en nylon hypo- allergénique de la monture respecte la couleur du cheveu naturel du client.

Selon l’utilisation de la perruque et les marquages du moule, les parties de tulles sont épinglées sur la tête en bois suivant quatre divisions du crâne, le V, bas de la nuque, le haut de la nuque, souvent en tulle moyen, l’occipitale, le dessus de la tête et le devant, souvent en tulle fin. Le volume naissant forme des pinces (plis cousus sur l’envers de l’étoffe pour diminuer l’ampleur du tissu) et oriente la direction de la trame du tulle et donc le sens du cheveu.

l’implantation manuelle des cheveux...

Le perruquier procède ensuite à l’implantation manuelle des cheveux, partie par partie, du bas de la nuque vers le devant de la tête. A l’aide d’un crochet, les cheveux sont implantés et noués cheveu par cheveu à travers chaque maille du tulle, en utilisant la technique du pied de poule pour les mailles diagonales formées par les pinces ou l’implantation en droit pour les droites.

Certains perruquiers ont recourt à la technique de Weft «  bande de cheveux » pour réaliser des 3/4 et 1/2 têtes. L’implantation terminée, le perruquier doit mettre en forme la coiffure en ajoutant des boucles, des nattes, des chignons, des rubans, des objets, ou bien soigner la coiffure en ondulant, lissant, crêpant, frisant afin de lui donner une expression selon le maquillage, le rôle, l’humeur et le costume du personnage. Il peut décider de teindre une perruque afin de lui donner un effet de volume ou de racines naturelles. Sans jamais tremper l’ouvrage, et toujours après implantation, il teint les mèches à la main sur tête en bois.

les postiches et les barbes...

Le perruquier réalise aussi les postiches sur visage et sur tête selon le même procédé d’implantation. Les barbes, moustaches, favoris, boucs, pattes, sourcils, colliers sont en cheveux frisés, crêpés, ou raides et permanentés avant d’être implantés sur tulle puis frisés après implantation au fer marcel. Cet outil de coiffure entièrement métallique en forme de longs ciseaux est chauffé puis manipulé à chaud afin d’obtenir les vagues désirées et indispensables pour reconstituer les coiffures historiques.

les essayages.

Après quelques essayages à l’atelier qui permettent de vérifier la teinte, la coupe, la taille en fonction du visage du comédien, la pose de la perruque se fait sur le tournage, ou en loge pour le théâtre, et rarement par le perruquier lui même. Une fois les cheveux resserrés dans un filet, la perruque est collée sur la peau. Le perruquier reçoit par ailleurs les particuliers lors d’essayages et peut les aider à poser leur perruque à l’aide pinces à cheveux.

Histoire de la perruque

Un perruquier est concepteur de perruques, postiches, moustaches, barbes.

En France, elle est d’abord portée par nécessité vers 1633, sous la forme d’une calotte ronde à cheveux cousus, et c’est au milieu du XVII ème siècle que les perruques deviennent un signe distinctif de noblesse à la cour française.

Les perruquiers, aussi barbiers, perfectionnent alors les techniques d’implantations de cheveux et inventent des styles et des modes au point où il devient inconvenable de « paraître en cheveux ». Le goût pour l’abondance de détails, de singularités et de préciosités se retrouve dans la création de perruques aux proportions monumentales faisant du chapeau un accessoire superflu après 1680.

Au XVIII ème siècle, la mode masculine est aux perruques légères et naturelles, elles sont nouées par un large ruban, « en catogan », elles sont accompagnées de boucles sur les tempes, « les marteaux », dont le nombre correspondaient au rang social.

C’est à la fin de ce siècle, et avant la Révolution, que les femmes de cour usèrent à nouveau de postiches volumineux mêlant chapeaux et coiffures de cheveux poudrées à l’amidon, personnalisant chaque jour,offrant un véritable langage visuel révélateur d’une personnalité et d’une classe sociale. L’extravagance vestimentaire de la monarchie propre aux XVII ème et XVIII ème siècles français décline avec la Révolution, les perruques et postiches ont un rôle pratique et fonctionnel, voire professionnel depuis la fin de l’aristocratie.

Aujourd’hui, le perruquier travail en collaboration avec des coiffeurs , pour le cinéma, théâtre , télévision et la publicité …